ART IS WORK, performance, Salle Protocolo, Musée Reina Sofía de Madrid, 2023
Le poème devient également image.{...} Avant même d’en comprendre le sens,
le texte se donne à lire par l’image.
Un coup de dés jamais n'abolira le hasard: Image (1967) Mamc, Saint-Étienne, 2022
Le schéma est un format hybride entre l'écriture et le dessin. Un schéma peut être un paysage, selon si l'on prête attention à la forme ou au contenu.
Mallarmé, dans le poème Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897), explore les qualités de forme et de signification en relation avec le langage. Près d'un siècle plus tard, Marcel Broodthaers travaille sur ce même poème dans Un coup de dés jamais n'abolira le hasard: Image (1967). Cette fois, le poème apparaît barré, devenant illisible, ne révélant ainsi que sa forme.
Le schéma m'intéresse également comme un outil de réflexion.
Dans cette performance, appelée Art is work, je construis un schéma en même temps qu'il est projeté, partageant ainsi un processus réflexif authentique, un fil discursif avec des sauts, des erreurs, des incohérences, des affirmations et des reculs, une pensée partagée visuellement, autour des conflits auxquels nous sommes confrontés en tant qu'artistes lors de la monétisation de notre travail. En même temps, le dessin fait partie de cette procédure ; les lignes, les ratures, la disposition des mots, ainsi que le geste de rechercher de l’espace vide, agissent tous comme des déclencheurs dans la génération de la pensée.
L'expression ne sais pas penser sans un crayon à la main répond à la logique selon laquelle nous pensons différemment en mouvement. Selon Jaime Vallaure, dessiner c'est mettre tout le corps au bout des doigts. De même, Marie Bardet dans son livre Saberes Gestuales (2017) propose de réfléchir à ce que serait penser depuis un corps qui danse, définissant le corps comme un réceptacle de pouvoirs et de capacités développés tout au long d'un processus de coévolution avec notre environnement. Il serait logique de dire alors que penser à travers un schéma, c'est penser depuis le dessin, qui serait lui-même penser depuis le corps. M. Bardet dit également que le corps se manifeste dans le geste. Par conséquent, le schéma serait une surface appropriée pour créer, douter, penser et expérimenter depuis le savoir du corps.
El esquema es un formato híbrido entre escritura y dibujo. Un esquema puede ser un paisaje, dependiendo si se atiende a la forma o al contenido.
Mallarmé en el poema Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897), explora las cualidades de forma y significado en relación al lenguaje. Casi un siglo más tarde, Marcel Broodthaers trabaja sobre este poema en Un coup de dés jamais n'abolira le hasard: Image (1967). Esta vez el poema aparece tachado, convirtiéndose en ilegible, desvelando así únicamente su forma.
Empecé a trabajar con este movimiento en la performance Plein-air drawing in the black box, y es, en este momento, un eje de interés en mi investigación. Sin embargo, la maniobra que Broodthaers lleva a cabo transforma el texto en ilegible de forma inmediata, a mí me interesa explorar los momentos y lugares intermedios de esa mutación y cómo desarrollando la percepción, se puede acceder a la palabra mediante la comprensión del gesto.
El esquema me interesa igualmente como herramienta de reflexión.
En esta performance, llamada Arte es trabajo, voy elaborando un esquema al mismo tiempo que es proyectado, compartiendo así, un proceso reflexivo auténtico, un hilo discursivo con saltos, errores, incoherencias, reafirmaciones y retrocesos, un pensar compartido desde lo visual, en torno a los conflictos que encontramos como trabajadoras del arte a la hora de monetizar nuestro trabajo. A su vez, el dibujo es parte en este procedimiento, las líneas, tachones o la disposición de las palabras en el espacio: el gesto de buscar el hueco, funcionan como disparadores en la generación de pensamiento.
La expresión: no sé pensar sin un lápiz en la mano, responde a la lógica de que pensamos diferente desde el movimiento. En palabras de Jaime Vallaure, dibujar es poner todo el cuerpo en la punta de los dedos. A su vez, Marie Bardet en Saberes Gestuales (2017) propone reflexionar sobre cómo sería el pensar desde un cuerpo que danza, y define el cuerpo como un receptáculo de poderes y capacidades desarrolladas a lo largo de un proceso de coevolución con nuestro entorno. Sería lógico decir entonces, que pensar mediante un esquema es pensar desde el dibujo, que sería así mismo, pensar desde el cuerpo. También dice M. Bardet que el cuerpo se manifiesta en el gesto. Por lo tanto, el esquema sería una superficie adecuada para crear, dudar, pensar y ensayar desde el saber del cuerpo.
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